Jour : 21 août 2017

[PRESSE] Les passagers passent la nuit en gare de Nice

L’important incendie qui sévissait ce samedi soir dans les Bouches-des-Rhône a provoqué d’importantes perturbations sur le réseau SNCF dans le Sud-Est, ayant notamment endommagé une caténaire.

Conséquence collatérale: le train de nuit Nice-Paris, parti en début de soirée, est resté immobilisé de longues heures en gare de Cannes. Il a finalement regagné son point de départ vers 0h30, avec à son bord environ 370 passagers.

Une partie des voyageurs a pu être hébergée par des proches sur la Côte d’Azur. L’ouverture de la salle Leyrit a, un temps, été envisagée pour héberger le reste des passagers. Mais les autres naufragés du rail ont préféré passer la nuit en gare, à bord du train-couchettes.

La police nationale, la Suge (police ferroviaire) et la Protection civile 06 ont assuré la prise en charge des voyageurs. Ceux qui sont restés à bord se sont vus distribuer de l’eau et un repas.

Photo C.C.

« MIEUX ICI QUE DANS LES FLAMMES!« 

« Nous avons été sollicités par la préfecture vers 0h30 pour porter assistance à des gens bloqués en gare de Nice suite au feu d’Aubagne« , explique Jérémy Crunchant, cadre opérationnel à la Protection civile 06. « Ça va surtout être gênant pour les passagers, car on ignore combien de temps ils vont devoir attendre…« 

Sur le parvis de la gare Thiers, les naufragés racontent leur mésaventure, entre une bouffée de cigarette et quelques pas, entre résignation et compréhension. « On était en gare de Cannes quand on nous a annoncé qu’on restait bloqués, à cause d’un incendie. On l’a bien pris, car c’est pour notre sécurité. Il vaut mieux être ici que dans les flammes!« , sourient Sylvie Picout, 54 ans, et Estelle Lannoy, 38 ans, deux Calaisiennes. « Comme nous n’avons pas de famille ici, on a préféré passer la nuit dans le train. Ils nous ont distribué des repas, ils ont été sympas. On passe une nuit supplémentaire sur place, c’est pas si mal, non ?« 

Dans l’attente du départ, à bord, certains passagers se sont montrés moins compréhensifs à l’annonce des perturbations, exprimant leur colère, témoigne Yvan Gareau, autre Calaisien de 17 ans. « On était déçus, mais ils font ça pour notre sécurité. Je préfère passer une voire deux nuits ici, que passer par là…« 

De leur côté, deux Parisiennes prenaient leur mal en patience, attendant impatiemment des nouvelles dans la matinée. Les perturbations dans les Bouches-du-Rhône pourraient encore faire sentir leurs effets collatéraux ce dimanche.

Reportage NICE-MATIN avec FRANCE BLEU AZUR / CHRISTOPHE CIRONE