Jérémy CRUNCHANT

En marge du prochain congrès départemental, le drapeau de la Protection Civile des Alpes-Maritimes sera décoré par les plus hautes autorités, de la Médaille d’Or pour Acte de Courage et de Dévouement.

Cette prestigieuse distinction honorera l’ensemble des bénévoles de la Protection Civile des Alpes-Maritimes pour le courage et l’abnégation dont ils ont fait preuve lors de l’attentat survenu sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016.

A cette occasion, chaque bénévole recevra le nouvel écusson départemental brodé d’or qui leur permettra d’arborer cette décoration dans leurs missions au quotidien.

Rappelons que c’est la première fois dans l’histoire de la Protection Civile, qu’une association départementale reçoit cette distinction.

En juillet dernier, le président national de la Protection Civile, Paul Francheterre, avait déjà honoré l’ADPC 06 en décorant le drapeau de la Médaille Grand Or de la Protection Civile.

IRMA devaste
Jérémy CRUNCHANT

Des paysages dévastés, une population en détresse et des souvenirs impérissables, Ludivine Gharibian se souviendra longtemps de cette mission. Elle a passé 15 jours à Saint Martin avec le détachement Protection Civile en soutien aux populations. Voici son récit …

Je suis parti avec beaucoup de volonté en direction des Antilles sous le couvert de la Fédération Nationale de Protection Civile qui prend tout en charge. Parmi les 22 bénévoles sélectionnés, j’ai été choisie en raison de ma connaissance préalable des lieux et des langues parlées.

La première soirée est consacrée à apprendre à tous se connaître et à définir les objectifs de la mission. Je fais connaissance de notre chef de mission Yannick qui a l’habitude de gérer ses hommes. Je suis la seule fille …

À l’arrivée sur place, après un passage éclair sur la Guadeloupe, accueilli par Max, le président de l’antenne de Gwada, nous sommes confrontés à la réalité de la situation : une chaleur étouffante et des conditions de travail qui allaient être encore plus éprouvantes que ce que nous imaginions. Le terrain accidenté et jonché de débris. Les routes dégagées mais des milliers de taules et de gravats jonchent le sol, les toits sont complètement arrachés et les structures vrillées sur elles-mêmes. Le plus marquant était que tout semblait avoir brûlé, comme après un incendie. Tous les arbres étaient nus, plus une feuille et le sol était jaune, brûlé par le sel et le vent.

La population s’amasse au « check point » tenu par nos collègues Martiniquais, afin d’être évacuée sous des tentes de fortune en bâche, car en période cyclonique, il pleut plusieurs fois par jour. Les gens sont tous fatigués et en demande de nourriture et d’eau, mais surtout d’un avion. Ils ont envie de parler de leur histoire et de leurs ressentis. Ils ont tous le même message : heureux d’être en vie mais l’insécurité les fait fuir. Ils craignent les pillages plus que l’ouragan Maria qui arrive et qui nous aussi nous inquiète. Les gendarmes sont très présents sur l’île et la Sécurité Civile aussi. Nous travaillons main dans la main pour faire avancer les chantiers de déblaiement et le soutien aux populations. Notre installation est précaire en raison de la difficulté d’acheminement du matériel.

Les 2 premiers jours, les « garçons » et moi-même, sécurisons un entrepôt prêté par le propriétaire pour y dormir. J’ai la chance d’être partie avec des garçons de toute la France ayant des spécialités variées : couvreurs, maçons, électriciens, et quasiment tous anciens pompiers. L’armée nous a fourni des rations militaires. Ce sera notre repas pendant les 13 jours avec de l’eau potable. Des habitants nous prêtent alors 5 voitures et « un petit camion ». Gaël du 69 venu rendre visite à sa famille a mis à disposition le 19 tonnes de son père.

Notre mission première est le soutien à la population que nous faisons tous avec beaucoup de volonté: déblaiements d’écoles, de rues, de maisons, de ravines pour l’écoulement des eaux, réfections des toitures, soutien psychologique, montage de tentes militaires gonflables en collaboration avec le SDIS 77 et distribution d’eau à travers les rues.

Nous sommes également chargés de faire le déblaiement sanitaire de nourriture avariée pour éviter un problème sanitaire. C’est une mission éprouvante en particulier à cause de l’odeur.

L’ouragan Maria se précise et nous réussissons à trouver un logement sécurisé avec électricité et eau pour se rincer le soir : l’école Lamartine, dont la directrice nous a ouvert les portes dès qu’elle a appris la situation. Grâce aux relations que nous nous sommes faites sur place, Raymond, un habitant, nous offre la lessive tous les soirs.

Les gens sont heureux de trouver des Hommes de bonne volonté. Les habitant sont affamés et assoiffés mais ils nous offrent à manger et sont étonnés d’apprendre que nous sommes bénévoles et que nous avons tout laisser pour venir leur prêter main forte. Ce mélange de sourires et de soulagements à la vue de nos couleurs nous rappelle pourquoi nous étions là. La fatigue est présente et les tensions aussi. Les briefings de Yannick qui a su nous écouter individuellement chaque soir lorsqu’il juge cela nécessaire étaient bénéfiques.

Je retiens de cette mission une satisfaction. Je suis partie pour donner et je reviens en ayant gagner et grandi. Chaque sourire reste gravé dans ma mémoire. Je retiens aussi ces rencontres avec la population et les autres services de secours engagés mais également, cette cohésion quasi instantanée entre les équipiers venue de la France entière et même des DOM.

Je suis fière d’avoir été sélectionnée parmi ces garçons courageux. Nous sommes liés à jamais sur l’opération IRMA avec avec nos rires, notre notre sueur et nos blessures qui en valait la peine. J’ai hâte de repartir en portant fièrement mon uniforme de bénévole Protection Civile.

Ludivine est rentrée en France le 30 septembre, accueillie par ses collègues des Alpes-Maritimes avec dans sa besace, beaucoup de souvenirs à leur raconter.

Jérémy CRUNCHANT

Depuis le passage de l’ouragan Irma, les bénévoles de la Protection Civile sont mobilisés aux Antilles, grâce notamment aux bénévoles des antennes de Martinique et aux cadres nationaux dépêchés sur place pour évaluer la situation, mais aussi depuis la métropole, où s’organise la mission de soutien aux populations touchées par l’ouragan Irma qui a causé la mort d’une quarantaine de personnes.


Les bénévoles de la Protection Civile de Martinique sont arrivés sur place (photo Préfecture de Martinique)

Une mission organisée en grande partie depuis les Alpes-Maritimes. Eric Criscuolo, le directeur départemental de la Protection Civile 06, participe activement à la coordination nationale de l’opération et la « Cellule de Soutien Opérationnel Virtuel » (CSOV) basée au Cannet est activée depuis les premières heures pour renseigner et évaluer les besoins via les réseaux sociaux.

3 tonnes de denrées et 22 bénévoles sont en route vers les Antilles, avec parmi eux, Ludivine Gharibian, une bénévole des Alpes-Maritimes, qui connait très bien les lieux.

« Je m’attends à retrouver un endroit que j’adore mais complètement dévasté et une population en demande dans des conditions spartiates. C’est une aventure humaine énorme pour moi. » confiait Ludivine, avant son départ.


Le président départemental, Thierry Garzio et Ludivine Gharibian à l’aéroport de Nice juste avant le départ (photo A. Bruzière)

La mission nationale qui viendra renforcer les équipes déjà sur place, a plusieurs objectifs:

–  Assurer la distribution des denrées alimentaires auprès de la population
–  Aider au nettoyage des maisons sinistrées
–  Assurer des missions de soutien socio-psychologique

Vous pouvez continuer à envoyer vos dons pour soutenir cette mission par SMS:

Envoyez « DON IRMA » au 32 32 1 (service gratuit)

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Jérémy CRUNCHANT

Afin de venir en aide aux populations sinistrées à Saint-Martin et Saint-Barthélémy, la Protection Civile lance un appel aux dons. Les dons récoltés permettront de financer du matériel d’intervention: matériel d’élagage, moto-pompes, kits d’hygiène, lits picots…

Pour plus d’informations, vous pouvez nous contacter par mail: urgencecaraibes@protection-civile.org

Vous pouvez aussi adresser vos dons à:

FNPC / Urgence IRMA

107, Quai du Docteur Dervaux

92600 Asnières-sur-Seine

Les dons éventuels sont à libeller à l’ordre « Protection Civile Urgence IRMA »

Jérémy CRUNCHANT

Hommage aux victimes de l’attentat de Nice, feux de forêt, handiplage, vigie feux, renforts dans les autres départements, assistance aux passagers bloqués en gare en raison des incendies et bien sûr, tous les dispositifs prévisionnels de secours habituels (promenade en fête, nuits du Sud, plages électroniques …), la saison estivale a été une nouvelle fois très intense pour les bénévoles de la Protection Civile des Alpes-Maritimes.

COLLAGE ETE 2
Centre d’hébergement d’urgence Bormes les Mimosas – Assistance passagers en gare de Nice – Médaille Grand Or de la Protection Civile
Hommage aux victimes de l’attentat du 14 juillet – Match de rugby à Toulon
Rencontre avec le Premier Ministre – Vigie feux Haut de Cagnes – Remerciements du Maire de Carros

Des missions aussi variées que complexes pour les secouristes qui ont dû s’adapter aux contraintes liées à la période : chaleurs intenses, temps de trajets rallongés et disponibilités limitées.

« La présence remarquable de la Protection Civile dans un contexte estival peu favorable, montre l’engagement et l’altruisme de tous nos bénévoles » précise le directeur départemental, Eric Criscuolo.

Au total, plus de 8500 heures de bénévolat au service des populations et des administrations ont été réalisées durant l’été. Un travail reconnu et valorisé par la Fédération Nationale qui a attribué à titre collectif, la médaille Grand Or de la Protection Civile à tous les bénévoles des Alpes-Maritimes et salué en personne par le Premier Ministre, Edouard Philippe.

Jérémy CRUNCHANT

L’important incendie qui sévissait ce samedi soir dans les Bouches-des-Rhône a provoqué d’importantes perturbations sur le réseau SNCF dans le Sud-Est, ayant notamment endommagé une caténaire.

Conséquence collatérale: le train de nuit Nice-Paris, parti en début de soirée, est resté immobilisé de longues heures en gare de Cannes. Il a finalement regagné son point de départ vers 0h30, avec à son bord environ 370 passagers.

Une partie des voyageurs a pu être hébergée par des proches sur la Côte d’Azur. L’ouverture de la salle Leyrit a, un temps, été envisagée pour héberger le reste des passagers. Mais les autres naufragés du rail ont préféré passer la nuit en gare, à bord du train-couchettes.

La police nationale, la Suge (police ferroviaire) et la Protection civile 06 ont assuré la prise en charge des voyageurs. Ceux qui sont restés à bord se sont vus distribuer de l’eau et un repas.

Photo C.C.

« MIEUX ICI QUE DANS LES FLAMMES!« 

« Nous avons été sollicités par la préfecture vers 0h30 pour porter assistance à des gens bloqués en gare de Nice suite au feu d’Aubagne« , explique Jérémy Crunchant, cadre opérationnel à la Protection civile 06. « Ça va surtout être gênant pour les passagers, car on ignore combien de temps ils vont devoir attendre…« 

Sur le parvis de la gare Thiers, les naufragés racontent leur mésaventure, entre une bouffée de cigarette et quelques pas, entre résignation et compréhension. « On était en gare de Cannes quand on nous a annoncé qu’on restait bloqués, à cause d’un incendie. On l’a bien pris, car c’est pour notre sécurité. Il vaut mieux être ici que dans les flammes!« , sourient Sylvie Picout, 54 ans, et Estelle Lannoy, 38 ans, deux Calaisiennes. « Comme nous n’avons pas de famille ici, on a préféré passer la nuit dans le train. Ils nous ont distribué des repas, ils ont été sympas. On passe une nuit supplémentaire sur place, c’est pas si mal, non ?« 

Dans l’attente du départ, à bord, certains passagers se sont montrés moins compréhensifs à l’annonce des perturbations, exprimant leur colère, témoigne Yvan Gareau, autre Calaisien de 17 ans. « On était déçus, mais ils font ça pour notre sécurité. Je préfère passer une voire deux nuits ici, que passer par là…« 

De leur côté, deux Parisiennes prenaient leur mal en patience, attendant impatiemment des nouvelles dans la matinée. Les perturbations dans les Bouches-du-Rhône pourraient encore faire sentir leurs effets collatéraux ce dimanche.

Reportage NICE-MATIN avec FRANCE BLEU AZUR / CHRISTOPHE CIRONE

Jérémy CRUNCHANT

Castagniers, Carros, Biot, Auribeau-sur-Siagne, Saint-Vallier … plusieurs départs de feu dans différentes communes des Alpes-Maritimes sont venus entacher l’été azuréen semant parfois la panique dans la population.

A Carros-les-Plans, au-dessus de la zone industrielle, le feu a pris violemment et a parcouru 90 hectares à proximité des habitations. Une maison a été détruite, deux autres partiellement et dix-sept personnes évacuées.

Le feu au milieu des habitations à Carros le 24 juillet (phto @ Valery HACHE / AFP)

Sur demande la ville de Carros, la Protection Civile des Alpes-Maritimes a mis en place un dispositif de soutien socio-psychologique pour venir en aide à la population.

En collaboration avec la Cellule d’Urgence Médico Psychologique du SAMU 06, des sauveteurs socio-psy et des psychologues ont assuré une prise en charge des sinistrés et impliqués.

Pendant 48h, les équipes ont effectué des rondes dans les quartiers les plus touchés à la rencontre des habitants.

Un action saluée par les Carrossois et par leur maire, Charles Scibetta qui a levé le Plan Communal de Sauvegarde.

Un accueil téléphonique psychologique a été mis en place : 04 92 03 33 35

Jérémy CRUNCHANT

A l’issue du dispositif mis en place pour l’hommage municipal du 14 juillet à Nice, la Protection Civile des Alpes-Maritime a reçu la médaille Grand Or de la Protection Civile des mains de son président national, Paul Francheterre.

Devant le président départemental Thierry Garzio, le directeur départemental Eric Criscuolo, le docteur Françoise Nicolroy qui a assuré le suivi psychologique et les bénévoles, Paul Francheterre a salué le dévouement et l’abnégation de tous les secouristes lors de cette terrible mission.


Paul Francheteterre agrafe la médaille Grand Or sur le drapeau de la Protection Civile (photo Diane Camilleri)

La médaille Grand Or souligne et récompense le bénévolat et les actions méritantes. C’est la plus haute distinction nationale au sein de la Protection Civile.